I) Questions de Cours
DOCUMENT No 2
PREMIERE APPROCHE DU RESULTAT ET DU BILAN

 

 

I) Questions de Cours

 

Question 1 : Si le ratio Valeur ajoutée/Production est de 98% pour l'entreprise A et de 16% pour l'entreprise B, quelles conclusions en tirez-vous ?

 

La valeur ajoutée représente la richesse réellement créée par l'entreprise et le ratio de valeur ajoutée (VA/Prod)*100 - ratio significatif pour les entreprises industrielles - mesure le degré d'intégration d'une entreprise.

En l'occurrence, ici, d'après les deux ratios, nous pouvons tirer les conclusions suivantes :

·  - En ce qui concerne l'entreprise A : Le ratio étant de 98%, cela signifie que l'entreprise A est très fortement intégrée ce qui veut dire qu'elle utilise très peu de consommations en provenance des tiers du fait qu'elle possède pratiquement tout ce dont elle a besoin pour assurer son activité mais aussi qu'elle commercialise elle-même ses produits.

·  - En ce qui concerne l'entreprise B : Le ratio étant, à l'inverse de celui de l'entreprise A, relativement faible (16%), cela nous amène à dire que l'entreprise B est faiblement intégrée et que donc, au contraire de A, elle a fortement recours aux consommations externes, achetant pratiquement tout à l'extérieur et qu'elle ne commercialise pas ses produits elle-même, les vendant à une société chargée de le faire.

Une entreprise très fortement intégrée a un avantage en terme de sécurité d'approvisionnements et de distribution alors qu'une entreprise plus faiblement intégrée présente des avantages en terme de flexibilité et d'adaptation.

Il est intéressant de noter que le type d'entreprise le plus généralisé aujourd'hui est celui des entreprises peu intégrées.

 

 

Question 2 : La définition de la valeur ajoutée retenue par la Banque de France est différente de celle du Plan Comptable. Expliquez les différences.

 

Comme nous l'avons vu très brièvement dans la question 1, la Valeur Ajoutée est l'apport réel de l'entreprise à l'économie, le surplus de richesse crée par l'entreprise dans l'exercice de son activité.

Pour le Plan comptable général, la VA correspond à la différence entre la production de l'exercice et les consommations en provenance des tiers (matières premières consommées, achats d'approvisionnement et autres charges externes), soit:

 

VA= Production - Consommations

 

 

 

 

VA  =

 

 

 

Marge commerciale

+

Production de l'exercice

 

 

 

-

 

Consommations en

 

provenance des tiers

 

 

 

 

 

 

 

Cependant la centrale des bilans de la Banque de France (CDB) a développé d'autres concepts de valeur ajoutée, différents de ceux du plan comptable, la valeur ajoutée aux coûts des facteurs et la valeur ajoutée globale. Celle qui nous intéresse ici est la VA aux coûts des facteurs.

 

Afin d'analyser les différences entre la VA retenue par la BDF et celle du Plan Comptable nous allons tout d'abord effectuer une comparaison entre les deux. Ainsi :

 

VA CDB=   VA PCG 1982

+subventions d'exploitation

+loyers de crédit-bail

+personnel extérieur

-impôts et taxes et versements assimilés

 

On constate ainsi que la CDB, parce qu'elle fait prévaloir une logique économique et cherche à faire ressortir le coût des facteurs utilisés, en particulier le travail et le capital, traite différemment les subventions d'exploitation, les annuités de crédit-bail, les charges de personnel extérieur et les impôts, taxes et versements assimilés.

 

En ce qui concerne les subventions d'exploitation : la VA Banque de France, à la différence du plan comptable général, comprend les subventions d'exploitation. Ce choix se justifie lorsque la subvention est un complément du prix de vente qui vient compenser une contrainte imposée à l'entreprise. Par exemple, une société de transport qui sous - tarifie son service à l'usager reçoit une subvention de la part de la collectivité publique qui lui impose sa politique tarifaire.

 

Pour les charges de personnel: La Banque de France ne réduit pas les charges de personnel aux salaires et charges sociales versées aux salariés sous contrat de travail dans l'entreprise mais y ajoute le coût du personnel extérieur, enregistré en comptabilité dans les charges externes et la participation des salariés.

 

Pour les impôts, taxes et versements assimilés : on constate que la Banque de France les reclasse avec les consommations intermédiaires. Cela sous-entend qu'elle analyse ces versements comme une sorte de redevance payée par l'entreprise pour utiliser les infrastructures mises à sa disposition par l'Etat et les collectivités locales.

 

 

Question 3 : Quelles sont les différences entre un bilan avant et un bilan après affectation?

 

Un bilan avant affectation, aussi appelé bilan fonctionnel, est un bilan dressé avant que le résultat de l'exercice n'ait été affecté entre les divers postes d'affectation tel que les réserves, les dividendes, le report à nouveau…Ainsi dans ce bilan le résultat net de l'exercice, bénéfice ou perte, apparaît encore dans les capitaux propres, en dessous du report à nouveau, au passif du bilan.

 

Un bilan après affectation, aussi appelé bilan financier, est un bilan dressé après l'affectation du résultat. De ce fait, par rapport au bilan avant affectation, le poste "Résultat" aura disparu, le poste "Réserves", situé au même endroit en ce qui concerne les deux bilans, et plus particulièrement le poste "Réserves légales" aura très probablement augmenté étant donné qu'une dotation de 5% aux réserves légales est obligatoire pour les SA et les SARL, ce poste ne pouvant finalement rester identique, avant et après affectation, que lorsque la réserve légale est déjà égale à 10% du capital; ainsi que le poste "dividendes à payer", situé dans le bas du passif, au niveau des dettes diverses, puisqu'une partie du bénéfice distribuable est distribuée aux actionnaires et quelquefois aussi le poste "report à nouveau" quand l'assemblée générale de la société décide de laisser en instance d'affectation jusqu'à la prochaine assemblée annuelle une partie des bénéfices.

 

On passe d'un bilan avant affectation du résultat à un bilan après affectation en réalisant un tableau d'affectation de résultat qui permet d'établir le passif après répartition.

 

Présentation simplifiée des capitaux propres dans le bilan après affectation :

 

Capitaux propres:

 

Capital social

Primes d'émission, de fusion, d'apport

Ecart de réévaluation

Réserve légale

Autres réserves

Report à nouveau

              Sous - total: situation nette

Subvention d'investissement

Provisions réglementées

              Total : Capitaux propres

 

(Avec situation nette = situation nette de dettes, c'est à dire nette des dividendes à payer aux actionnaires)

 

Question 4 : Pourquoi dit-on de certains actifs qu'ils sont fictifs?

 

Nous savons qu'en haut de l'actif du bilan (dont les postes sont classés par ordre de liquidité croissante, la liquidité mesurant la vitesse de transformation de ce bien en monnaie) se trouve l'actif immobilisé qui comprend des immobilisations incorporelles, corporelles et financières.

A l'intérieur des immobilisations incorporelles on peut rencontrer ce que l'on appelle des actifs fictifs ou non valeurs appelés ainsi, par opposition aux autres actifs, les actifs réels, parce que ce sont des éléments placés à l'actif du bilan alors qu'ils n'ont aucune valeur, qu'ils ne donneront lieu à aucun encaissement ou décaissement, qu'ils ne se vendent pas. On peut citer par exemple les frais d'établissement, les frais de recherche et développement, ensemble de charges que le plan comptable autorise de façon limitative à activer  et qui donc peuvent figurer en immobilisations incorporelles, alors qu'ils n'ont aucune valeur. (On remarquera, au passage, que par cette "cuisine comptable" on donne à ces frais un statut d'actif amortissable ce qui va permettre de les répartir sur plusieurs exercices par le biais de l'amortissement). Dans les immobilisations incorporelles ces actifs fictifs "s'opposent" aux brevets, licences, concessions, fonds commercial, droit au bail qui, parce qu'ils peuvent être acquis ou cédés, parce qu'ils ont une valeur vénale, sont considérés comme des actifs réels.

Il est intéressant de noter que l'on retrouve aussi des actifs fictifs en bas de l'actif : les charges à répartir sur plusieurs exercices, les primes de remboursement des obligations et les écarts de conversion actif.

 

 

Question 5 : Donnez la définition du Besoin en Fonds de Roulement

 

Le BFR, une des trois grandeurs significatives de l'équilibre bilantiel avec le Fonds de Roulement et la Trésorerie Nette, correspond à la différence entre les besoins de financement du cycle d'exploitation et les ressources induites par l'activité de l'entreprise, la détermination de la valeur du besoin en fonds de roulement d'une entreprise consistant donc en fait à estimer les besoins de son cycle d'exploitation, la nécessité de fonds pour couvrir des coûts de production, de stockage, de paiement de dettes fournisseurs intervenant avant des règlements de créances clients.

 

 

Le BFR est généralement décomposé en deux parties:

 

·        - un besoin en fonds de roulement lié à l'exploitation (BFRE), égal à la différence à un moment donné entre les actifs d'exploitation et les passifs d'exploitation c'est à dire entre les emplois et les ressources induits par le cycle d'exploitation.

 

·        - un besoin en fonds de roulement lié aux opérations hors exploitation (BFRHE), égal à la différence entre l'actif circulant hors exploitation (postes de l'actif circulant qui ne varient pas avec le chiffre d'affaires) et le passif circulant hors exploitation (dettes à court terme ne variant pas avec le CA).

 

 

BFR = BFRE + BFRHE

 

Remarque:

En règle général, le BFRHE est d'un montant relativement faible par rapport au BFRE.

Le BFRE est caractéristique du secteur d'activité de l'entreprise.

 

 

Question 6 : Définissez un modèle de liquidité en utilisant les notions de fonds de roulement, de besoin en fonds de roulement et de trésorerie nette.

 

A partir des trois notions financières que sont le fonds de roulement (FR), qui représente l'excédent des ressources durables sur les emplois stables, la trésorerie nette (TN), égale à la différence entre les valeurs disponibles (à l'actif) et les dettes à court terme bancaires (au passif, au pied du bilan, dans un renvoi, sous le nom de "concours bancaires courants et soldes créditeurs de banques) et enfin le besoin en fonds de roulement (BFR), le bilan peut se résumer ainsi:

 

Trésorerie Nette = FR - BFR

 

La trésorerie nette permet donc l'ajustement entre le fonds de roulement et le besoin en fonds de roulement, correspondant ainsi à la différence entre les ressources dont dispose l'entreprise et les moyens mis en œuvre pour la réalisation de son activité.

 

A partir de cette relation fondamentale du bilan, qui, en valeur algébrique, se vérifie toujours puisqu'elle résume le bilan qui est lui-même toujours équilibré (actif = passif), on peut dégager deux hypothèses et de ce fait deux modèles de liquidité. Soit :

 

-         FR > BFR et la trésorerie nette dégagée par l'entreprise est positive. Dans cette première hypothèse le FR est suffisant pour assurer le financement stable du cycle d'exploitation et pour créer une aisance de trésorerie, de liquidités. Dans ce cas on dit que le bilan est liquide : la durée des ressources est supérieure à la durée des emplois.

 

-          FR < BFR et la trésorerie nette est négative. Dans cette deuxième hypothèse le besoin de financement de l'entreprise, son manque de trésorerie, de liquidités, est mis en évidence. En effet, comme le BFR ne peut être entièrement financé par les ressources durables existantes que constitue le FR, l'entreprise, pour faire face à ses échéances, pour couvrir ses besoins financiers d'exploitation, va devoir recourir aux crédits bancaires à court terme. On dit que l'entreprise est en situation d'illiquidité : la durée des emplois est supérieure à celle des ressources.

 

 

 

II) Cas Courtois

 

 

Question 1

 

On ne dispose pas du bilan de la société Courtois, mais uniquement de son compte de résultat.

On peut néanmoins déduire que certains postes figurent nécessairement au bilan.

On rappelle en effet que le compte de résultat d’une entreprise, qui confronte, pour un exercice, les charges et produits dégagés par les opérations de l’entreprise génératrices de résultat, est le reflet du bilan, dans le sens où les grandes décisions qui se voient dans le bilan se reflètent dans le compte de résultat.

·        Tout d’abord on peut citer le poste le plus évident du compte de Résultat qui se retrouve dans le bilan : le poste Résultat de l’exercice. Il se retrouve en effet tel quel au Passif du bilan, plus précisément parmi les Capitaux Propres de l’entreprise.

·        De plus, sachant qu’il y a des produits financiers de participation dans le compte de résultat, on aura en contrepartie des disponibilités, des VMP ainsi que d’autres immobilisations financières au bilan.

·        Sachant qu’il y a un poste « variation de stocks » dans le compte de résultat, on peut en déduire que l’on aura un poste « stocks de marchandises » à l’actif du bilan.

·        Sachant qu’il y a un poste « Dotation aux amortissements » dans le compte de résultat, on aura en contrepartie un poste « immobilisations corporelles » et/ou un poste « immobilisations incorporelles » à l’Actif du bilan.

·        Sachant qu’il y a un poste «Charges de personnel » dans le compte de résultat, on en déduit que nécessairement figurera au passif du bilan un poste « Dettes fiscales et sociales ».

·        Enfin on peut citer le poste « Capital social » qui figurera au Passif du bilan car on sait que la société Courtois est une Société Anonyme, elle doit en l’occurrence disposer d’un capital social d’un montant minimum de 250 000F.

 

 

            Question 2

 

Tableau d’Amortissement

 

ANNÉE

Base

Annuité

Valeur Nette Comptable

 

Amortissable

d'Amortissement

 en fin d'exercice

N-1

500000

187500

312500

N

312500

117187,5

195312,5

 

Calculs :

·        N-1 : 500 000 * 1/4 * 1.5 = 187 500

·        N    : (500 000 – 187 500) * 1/4 * 1.5 = 117 187.5

 

 

- Opération de cession des camions enregistrée au journal :

 

 

Disparition de l'Actif

 

 

281

Amortissement Matériel de Transport

312 500

 

675

VNCEAC

 

 

 

195 312,5

 

2182

 

 

Matériel de Transport

 

500 000

 

Prix de Cession

 

 

512

Banque

 

 

 

251 160

 

462

Créances sur Cessions d'Immobilisations

251 160

 

775

 

 

PCEAC

 

 

420 000

44571

 

 

TVA Collectée

 

82 320

 

 

Compte de Résultat de Courtois (après cession des camions)

 

CHARGES

 

PRODUITS

 

Charges d'Exploitation

1424000

Produits d'Exploitation

1448000

Achats

270000

Ventes de marchandises

1400000

Variation des Stocks

-10000

Autres produits

48000

Autres Charges externes

265000

 

 

Charges de Personnel

510000

 

 

Dotations aux amortissements

389000

 

 

 

 

 

 

Charges Financières

36000

Produits Financiers

5000

Intérêts et autres charges

36000

De participations

5000

 

 

 

 

Charges Exceptionnelles

200312,5

Produits Exceptionnels

420000

Sur opérations de gestion

5000

PCEAC

420000

VCEAC

195312,5

 

 

 

 

 

 

Impôt sur les Bénéfices

85075

 

 

Résultat

127612,5

 

 

Total

1873000

Total

1873000

 

 

 

 

            Question 3

 

Calcul des Soldes Intermédiaires de Gestion

 

+ Ventes de Marchandises

1400000

 - Achat de Marchandises

-270000

 +/- Variation de stocks de Marchandises

10000

 = Marge Commerciale

1140000

 

 

 + Production Vendue

0

 + Production Stockée

0

 + Production Immobilisée

0

 = Production de l'Exercice

0

 

 

 + Marge Commerciale

1140000

 + Production de l'Exercice

0

 - Achats de Matières Premières et Approvisionnements

0

 +/- Variation de stock de Matières Premières

0

 - Autres Achats et Charges externes

-265000

 = Valeur Ajoutée

875000

 

 

 + Valeur Ajoutée

875000

 - Charges de Personnel

-510000

 = Excédent Brut d'Exploitation

365000

 

 

 + Excédent Brut d'Exploitation

365000

 + Reprises sur amortissements, provisions, transferts de charges

0

 - Dotations aux amortissements et provisions d'Exploitation

-389000

 + Autres Produits

48000

 - Autres Charges

0

 = Résultat d'Exploitation

24000

 

 

 + Résultat d'Exploitation

24000

 + Produits Financiers

5000

 - Charges Financières

-36000

 = Résultat Courant

-7000

 

 

 + Produits Exceptionnels

420000

 - Charges Exceptionnelles

-200313

 = Résultat Exceptionnel

219687,5

 

 

 + Résultat Courant

-7000

 + Résultat Exceptionnel

219687,5

 - Participation des Salariés aux Fruits de l'Expansion

0

 - Impôts sur les Bénéfices

-85075

 = Résultat de l'Exercice

127612,5

 

 

 

 

            Question 4

 

Les soldes intermédiaires de gestion expliquent la formation du résultat net. Dans le cas de cette entreprise, il est indispensable de les calculer et de les analyser puisque le bénéfice a finalement été obtenu grâce à une opération exceptionnelle (la cession des camions) ce qui traduit une situation précaire.

 

Avant d'approfondir ce point nous allons étudier les premiers SIG.

 

Tout d'abord, la présence d'une marge commerciale (Ventes de marchandises - coût d'achat des marchandises vendues) relativement élevée (1140000) et d'une production de l'exercice nulle traduisent la nature commerciale, et donc non industrielle, de l'activité de la société Courtois qui ne fait qu'acheter et revendre des marchandises en l'état c'est à dire sans transformation. (cette première remarque pouvant être appuyée par le calcul du taux de marge ((marge commerciale/Ventes de marchandises)*100) qui est très élevé pour la société Courtois: (1140000/1400000) *100=81.43%).

 

Ce qu'il est ensuite intéressant de remarquer, avant de passer à l'analyse des derniers soldes concernant les différents résultats, c'est que l'excédent brut d'exploitation de la société Courtois (qui traduit le résultat économique de l'entreprise) est relativement faible par rapport à la valeur ajoutée (365000 pour le premier et 875000 pour le second) à cause du poids des charges de personnel. Ainsi, même si il est incontestable que la société Courtois dispose de ressources en dégageant un EBE positif, la "dégradation" de celui- ci par rapport à la valeur ajoutée indique des difficultés financières et à terme risque d'entraîner une diminution de l'autofinancement de la société détériorant ainsi sa rentabilité.

 

Il nous reste maintenant à analyser les trois derniers soldes.

On constate que le résultat d'exploitation, qui mesure la performance industrielle et commerciale d'une entreprise indépendamment de la politique d'endettement, des éléments exceptionnels et du régime d'imposition des bénéfices, est positif (24000). Cependant ce qu'il faut impérativement noter c'est qu'il est insuffisant pour couvrir les charges financières (36000) ce qui laisse entrevoir que la structure financière est inadaptée, les emprunts et donc les intérêts étant  trop importants par rapport au résultat dégagé par l'exploitation.

C'est pourquoi le résultat courant avant impôt est une perte (- 7000).

Finalement, si la société Courtois dégage un résultat net positif, c'est à dire un bénéfice, c'est uniquement grâce à un résultat exceptionnel très important à la suite de la cession des camions. Cependant le résultat exceptionnel, correspondant au solde de toutes les opérations qui ne sont pas liées aux opérations normales et habituelles, qui n'ont pas un caractère répétitif, du fait de sa composition, ne peut être considéré comme participant réellement à la formation d'une capacité bénéficiaire durable de l'entreprise. C'est une ressource trop "irrégulière", "extraordinaire".

 

La situation de la société Courtois est donc, comme nous l'avions annoncé au début de l'analyse, précaire, instable puisqu'elle ne génère pas, si l'on s'attache au résultat courant et non au résultat net, "biaisé" par une opération exceptionnelle, une capacité bénéficiaire durable, ni suffisante.

 

Ainsi, si le résultat d'exploitation n'augmente pas et/ou si les charges financières ne diminuent pas, cette entreprise risque très fortement de rencontrer prochainement des difficultés car elle ne pourra pas liquider assez régulièrement des actifs pour faire apparaître un bénéfice net.

 

 

            Question 5

 

Le résultat de l’exercice est positif (127612.5) mais comme nous l’avons déjà dit, cela est uniquement dû aux produits exceptionnels et plus précisément à la cession des camions. Le résultat d’exploitation (24000) est lui aussi positif mais ne suffit pas à couvrir des charges financières importantes (36000) conduisant à un résultat courant avant impôts négatif (-7000). On peut donc dire qu’il existe un déséquilibre structurel lié au financement de l’entreprise. Il faut réorganiser le capital et engager des négociations avec les prêteurs pour baisser la dette de l’entreprise. On peut aussi envisager de faire une augmentation de capital ou demander une avance sur le compte courant des actionnaires mais ils ne seront disposés à prêter que si le résultat structurel est positif.

Cependant, cette réorganisation du capital ne résout par le problème de fond qui est la rentabilité de l’exploitation. Il faudrait se pencher sur l’ensemble du processus d’exploitation pour accroître la rentabilité de l’entreprise : les charges de personnel, les relations avec les fournisseurs etc.

 

            Question 6

 

Pour que le choix de la société Courtois concernant la sous-traitance du service de livraison soit intéressant, il faut, d’une part, que la sous-traitance coûte moins cher que la livraison en propre de l’entreprise. En effet, il faut que les coûts supportés par l’entreprise avant que le service de livraison soit sous-traité, tels que les dotations aux amortissements liées au matériel de transport, les charges de personnel de ce même service ainsi que les charges d’entretien soient inférieurs au coût de la sous-traitance. Le prix maximum que la société Courtois aurait dû négocier correspond donc au coût des différentes charges engendrées par le service livraison avant que celui soit externalisé. 

D’autre part, il faut analyser les conséquences d’une telle décision au niveau stratégique pour l’entreprise. En choisissant d’externaliser le service de livraison l’entreprise tend à se recentrer sur son activité principale. De plus, l’entreprise peut éventuellement bénéficier de prix plus compétitifs, en ce qui concerne le coût de la livraison, liés aux économies d’échelle de l’entreprise sous-traitante qui possède vraisemblablement une quantité importante de camions.

 

 

III) Cas Panini

 

 

1) Calcul des SIG après retraitement du Crédit-bail

 

La souscription d’un contrat de crédit-bail correspond à la signature d’un contrat de location portant sur un bien meuble ou immeuble, assorti d’une option d’achat à un prix fixé au moment de la signature du contrat.

Les entreprises qui utilisent des biens immobiliers et mobiliers en vertu des contrats de crédit-bail payent une redevance annuelle à la société financière propriétaire des biens qui sont louées aux entreprises. La redevance annuelle est inscrite dans le compte de résultat sous la rubrique : Redevances de crédit-bail. Cette redevance couvre les charges correspondant à trois éléments :

 

·        - l’amortissement des immobilisations louées

·        - le coût des capitaux immobilisés

·        - le prix des services fournis par la société de crédit-bail

 

Le retraitement à pour but  de faire prévaloir la logique économique sur la logique juridico-comptable. De même que pour les réintégrations effectuées dans le bilan, on va retraiter le compte de résultat en considérant que le crédit-bail est équivalent à un investissement financé par un emprunt plutôt qu’à une prestation de service. C’est pourquoi le montant  annuel des biens loués est reclassé dans les dotations aux amortissements. Le surplus correspondant à la différence entre la redevance payée au titre de l’exercice moins l’amortissement de l’exercice est reclassé en frais financiers.

Dans ce cas précisément, il faut soustraire les redevances de 2450 aux charges externes, augmenter les dotations aux amortissements de 1800 et doter le surplus aux charges financières. Ainsi:

 

Autres charges externes

29160 - 2450

 =

26710

Dotation aux amortissements et provisions

6800 + 1800

 =

8600

Surplus

2450 - 1800

 =

650

Charges Financières

1210 + 650

 =

1860

 

 

Calcul des Soldes Intermédiaires de Gestion :

 

 

+ Ventes de Marchandises

4350

 - Achat de Marchandises

-2660

 +/- Variation de stocks de Marchandises

-250

 = Marge Commerciale

1440

 

 

 + Production Vendue

113430

 + Production Stockée

13100

 + Production Immobilisée

4900

 = Production de l'Exercice

131430

 

 

 + Marge Commerciale

1440

 + Production de l'Exercice

131430

 - Achats de Matières Premières et Approvisionnements

-37600

 +/- Variation de stock de Matières Premières

2880

 - Autres Achats et Charges externes

-29160

 + Redevance Crédit Bail

2450

 = Valeur Ajoutée

71440

 

 

 + Valeur Ajoutée

71440

 + Subventions d'Exploitation

7400

 - Impôts Taxes et Versements assimilés

-4010

 - Salaires et taitements

-35200

 - Charges Sociales

-17240

 = Excédent Brut d'Exploitation

22390

 

 

 + Excédent Brut d'Exploitation

22390

 + Reprises sur amortissements, provisions, transferts de charges

1400

 - Dotations aux amortissements et provisions d'Exploitation

-8720

 - Dotations aux amortissements Crédit Bail

-1800

 + Autres Produits

6670

 - Autres Charges

-270

 = Résultat d'Exploitation

19670

 

 

 + Résultat d'Exploitation

19670

 + Produits Financiers

4420

 - Charges Financières

-6560

 - Charges Financières Crédit Bail

-650

 = Résultat Courant avant Impôts

16880

 

 

 + Produits Exceptionnels

1700

 - Charges Exceptionnelles

-8500

 = Résultat Exceptionnel

-6800

 

 

 + Résultat Courant

16880

 + Résultat Exceptionnel

-6800

 - Participation des Salariés aux Fruits de l'Expansion

-1130

 - Impôts sur les Bénéfices

-2983

 = Résultat de l'Exercice

5967

 

 

2) Calcul de la Capacité d’autofinancement du Plan Comptable

 

La capacité d’autofinancement (CAF) représente le solde des produits et des charges constatées au cours d’un exercice, susceptible à plus ou moins long terme de se transformer en flux de trésorerie. La CAF correspond ainsi à la trésorerie potentielle dégagée par l’activité normale de l’entreprise.

 

Deux méthodes de calcul sont possibles :

 

 

 

 

 

 

a) Méthode Soustractive

 

 

La CAF est égale à la différence entre les produits et les charges qui ont un dénouement monétaire. Partant de l’Excédent Brut d’Exploitation, la CAF est égale à :

 

 

 

EBE

19940

 + Transferts de charges

0

 + Autres produits d'exploitation

6670

 - Autres charges d'exploitation

-270

 + Produits Financiers

4420

 - Charges Financières (*)

-5080

 + Produits Exceptionnels (**)

0

 - Charges Exceptionnelles (***)

-3400

 - Participation des salariés

-1130

 - Impôts sur les sociétés

-2983

CAF

18167

 

(*) : Sauf dotations aux amortissements financières

(**) : Sauf PCEAC

(***) : Sauf VCEAC

 

 

b) Méthode Additive

 

La CAF est déterminée par la somme de ses éléments. La CAF est égale au résultat augmenté des charges non décaissées et diminué des « faux » produits, ceux qui ne correspondent à aucun encaissement, tels que la quote-part des subventions d’investissement virées au résultat de l’exercice, par exemple. Par la méthode additive, la CAF est égale à :

 

Bénéfice

5967

 + Dotations aux amort. et prov.

10200

 - Reprises sur amort. Et prov.

-1400

 - Plus/moins values sur cessions (*)

3400

CAF

18167

 

(*) : produits exceptionnels sur opération de capital – charges exceptionnelles sur opération de capital.

 

 

IIII) Les Bilans Aveugles

 

 

Ø      Cas de l’entreprise A :

 

C’est une société qui exploite sous son nom ou, indirectement, par l’intermédiaire de filiales, des magasins de grandes surfaces ( hyper et supermarchés).

Une des caractéristiques des grandes surfaces est d’avoir des recouvrements de créances faibles car les clients payent cash et donc par conséquent d’avoir des créances clients très faibles.

( Rappel sur les délais de recouvrement des créances : durée moyenne de crédit accordé par l’entreprise à ses clients. D’un point de vue financier, il faut les réduire au minimum).

Une autre caractéristique est d’avoir des dettes fournisseurs élevées en vue d'obtenir un décalage entre le paiement des créances et des dettes et ainsi dégager une trésorerie importante.

C’est une société qui possède des filiales ce qui laisse supposer qu’elle détient un nombre relativement conséquent d 'immobilisations financières et de VMP.

On recherche finalement un bilan qui ferait apparaître un poste immobilisations financières, VMP, dettes fournisseurs relativement important et un bilan qui ferait apparaître des délais de recouvrement de créances relativement faible.

 

On choisit le bilan 2 car :

·        Le poste dettes fournisseurs                =  44,6% du passif

·        Le poste VMP                                   = 36% de l’actif

·        Le poste immobilisations financières  = 15,9% de l’actif

·        Le poste créances clients                     = 0,6% de l’actif

·        Le délai de recouvrement des créances est de 1 jour

 

 

Ø      Cas de l’entreprise B :

 

Société qui n’a pas d’activités commerciales et industrielles. Son rôle est surtout financier et s’exerce grâce à un portefeuille de titres, de brevets et immobilier.

D’une part, l’activité de cette société implique, qu’au bilan, les postes d’immobilisations corporelles, incorporelles et financières, ainsi que le poste VMP soient relativement élevés.

D’autre part, l’activité de cette société implique que les postes créances et dettes d’exploitation soient faibles dans le bilan et que le ratio rotation des stocks soit faible voir nul.

 

On choisit le bilan 5 car :

·        Le poste immobilisations corporelles    = 19,7% de l’actif

·        Le poste immobilisations financières    = 25,6% de l’actif

·        Le poste immobilisations incorporelles = 10,1% de l’actif

·        Le poste créances clients         = 1,4%   de l’actif

·        Le poste dettes fournisseurs    = 0,7%  du passif

·        La rotation des stocks est de 0

 

 

Ø      Cas de l’entreprise C :

 

Société holding mixte qui s’occupe de l’assainissement et la distribution publique de l’eau, la collecte et la distribution des ordures ménagères et la fourniture de chaleur à des ensembles immobiliers privés.

Cette société sera dotée d’immobilisations financières importantes car c’est une société holding et d’immobilisations corporelles élevées à cause de son activité.

Par contre, les délais de recouvrement des créances seront relativement élevés car ce ne sont pas des services que les clients payent quotidiennement.

 

On choisit le bilan 1 car :

·        Le poste d’immobilisations corporelles = 59,1% de l’actif

·        Le poste d’immobilisations financières = 20,8% de l’actif

·        Le délai de recouvrement des créances est de 78,7 jours

 

 

Ø      Cas de l’entreprise D

 

L'activité principale de cette société est la fabrication et la vente de pneumatiques, elle est fortement concurrencée et connaît quelques difficultés.

Le fait qu’elle rencontre quelques difficultés nous laisse supposer que son résultat est faible ou nul, voir négatif, et son activité implique que le poste de dettes fournisseurs doit être relativement élevé.

Malgré ses difficultés cette société continue son activité ce qui laisse supposer qu’elle a emprunté pour pouvoir soutenir et continuer son activité. Le poste de dettes financières devrait être relativement élevé.

 

On choisit le bilan 6 car :

·        Le résultat est négatif : – 4,7% du passif

·        Le poste dettes financières   = 40,2% du passif

·        Le poste dettes fournisseurs = 24,1% du passif

 

 

Ø      Cas de l’entreprise E

 

Société dont la croissance est soutenue par d’importantes dépenses d’investissement.

Ces investissements ont pu être financés soit en interne en utilisant les disponibilités de la société soit en externe en empruntant.

Cela signifie que le poste disponibilités sera relativement faible et le poste dettes financières élevé.

De plus, si la société a investi, alors le poste d’immobilisations corporelles devra être relativement important au niveau de l’actif.

 

On choisit le bilan 4 car :

·        Le poste disponibilité           = 1,1% de l’actif

·        Le poste dettes financières   =  21,1% du passif

·        Le poste immobilisations corporelles = 19,9% de l’actif

 

 

Ø      Cas de l’entreprise F

 

Société commerciale qui connaît une très forte croissance de son chiffre d’affaires.

Étant donné que c’est une société qui a l’air de bien se porter, on peut supposer que son résultat est relativement élevé et que le ratio CA/actif total est important.

On choisit donc le bilan 3 car :

·        Le résultat correspond à 11,2% du passif

·        Le ratio CA/actif total est de 2,66

 

Rappel : Le ratio CA/actif total représente la vitesse de rotation du capital. Plus le ratio est élevé plus les capitaux tournent. Cela donne une idée de la rapidité avec laquelle l’entreprise fait fructifier ses ressources.

Rappel : Les immobilisations financières sont composées de droits de propriété ou de droits de créances de nature financière que l’entreprise souhaite conserver de façon durable. Ce sont des placements à long terme.

Ils sont différents des titres dans l’actif circulant comme les VMP qui sont des placements à court terme.